Akaï Tsubasa (Les Ailes Rouges)
Aquarelle sur papier
18 x 18 cm

“Akaï Tsubasa” signifie “Les Ailes Rouges” en Japonais.
Cette œuvre s’inspire de l’histoire de l’aviateur André Japy et de son appareil mythique : le Caudron-Renault Simoun. Un avion qui, au milieu des années trente, aux mains d’illustres aviateurs civils et militaires, vola aux quatre coins du monde.
Très médiatisé au Japon et en France, le vol Paris – Tokyo d’André Japy, répondant au défi de relier les deux capitales en moins de cent heures, fut exceptionnel pour de nombreuses raisons:
• Il préféra réaliser ce raid seul - les autres tentatives se firent en équipage de deux pilotes.
• Les Soviétiques ayant fermé l’espace aérien de l’URSS en 1935, il suivit la route Sud qui passe par la Syrie, l’Inde et Saïgon, ce qui allongeait la distance de 5000 km.
• Même si son vol s’est interrompu à proximité de Fukuoka, il a réussi à relier le Japon en 75h.
• Le plus extraordinaire, c’est la belle histoire de son sauvetage par les villageois de Séfuri - Kanzaki et l’amitié qui l’a uni aux deux jeunes pilotes japonais Iinuma et Tsukagoshi qui, avec son aide, réussiront la première liaison aérienne, le vol Kamikaze, entre Tokyo et Londres, via Paris, en 1937 par la route Sud.
André Japy regagne Paris en avril 1937, accueilli en héros. En 1938, il reçoit la médaille Louis Blériot de la Fédération aéronautique internationale pour l’ensemble de ses exploits. Le projet Akai Tsubasa commémore cette tentative solo d’André Japy en 1936.
Constitué d’un comité japonais et de l’association française Renaissance du Caudron Simoun, le pilier central de ce projet est de réaliser le dernier tronçon de mille kilomètres en volant de Séfuri-Kanzaki vers Tokyo au moyen d’un des deux derniers Caudron-Simoun restant au monde, identique à celui d’André Japy, et restauré à Pontoise dans un hangar de l’aéroport.
L’artiste, également pilote et ingénieure, a été extrêmement inspirée par cette aventure humaine, mémorielle, technique et aéronautique.
L’association française lui a ouvert grand les portes du hangar de restauration. Les bénévoles passionnés ne comptent pas leurs heures pour faire revivre cet instant d’histoire aéronautique entre la France et le Japon.
Les choix artistiques de l’artiste se sont appuyés sur son expérience de pilote sur des machines assez petites, peu équipées au niveau de l’instrumentation, et parfois très anciennes, lui permettant de mieux s’immerger et réaliser la performance admirable d’André Japy. Le nuage sombre et l’intensité des couleurs font écho à l’intensité que l’on peut ressentir face à un paysage splendide mais dangereux, lorsqu’on est très petit et très seul dans le ciel.
Beaucoup de pilotes d’aviation légère pourront témoigner de ces situations vécues. Ce type de vol, ce n’est pas habiter dans une carte postale pour quelques heures ; c’est une vigilance permanente, c’est certains survols où l’on sait que la panne ne serait pas récupérable ; c’est voir un cumulonimbus noir et menaçant au milieu d’un ciel magnifique et se demander quel tour va nous jouer la météo. C’est sentir l’avion secoué comme jamais dès que l’on s’en approche. C’est décider, à chaque instant, si l’on continue ou si l’on renonce.